RAVERSE90

RAVERSE90 est une collection patrimoniale d’œuvres d’art numériques créées au début des années 90 avec les premiers ordinateurs multimédia, les premiers logiciels de création graphique et des machines analogiques qui n’existent plus aujourd’hui. Toutes les œuvres d’art qui composent la collection patrimoniale RAVERSE90 ont été réalisées dans le contexte de l’émergence de la musique électronique et des soirées raves. Exclusive, inédite et invisible depuis près de trente ans, la collection patrimoniale RAVERSE90 marque les origines historiques de l’art numérique.

La collection RAVERSE90 rassemble le travail de toute un génération d’artistes pionniers de la scène électronique européennes. La collection RAVERSE90 s’expose lors d’installation en forme de sculpture d’écrans de télévision cathodiques .

Site de la collection RAVERSE90

http://www.raverse90.art

HISTOIRE ET CONTEXTE DE LA COLLECTION RAVERSE90

Au début des années 1990, la musique techno émerge en France, portée par une génération bercée par les sonorités électroniques venues de Detroit et de Chicago. Pourtant, malgré son énergie contagieuse et son caractère novateur, cette culture underground se heurte à une forte résistance de la part des institutions.

Les institutions culturelles la considèrent comme un phénomène marginal, bruyant et sans intérêt artistique, indigne d’être reconnu ou soutenu.

Les organisateurs de spectacles sont hostiles aux raves party Ils constituent un frein supplémentaire au développement de la scène techno en France. Elle a rendu plus difficile l’organisation de manifestations légales et a contribué à maintenir la techno dans la clandestinité.

Le marché de l’art, lui, ne voit dans l’art graphique techno des images sans intérêt, copiable et recopiable à l’infini sans preuve d’authenticité, loin des canons esthétiques établis et des exigences du marché.

L’industrie musicale, quant à elle, se montre frileuse face à ce genre musical nouveau, préférant miser sur des valeurs sûres comme les groupes de rock ou la chanson française.

Les médias participent activement à la stigmatisation de la techno, l’associant systématiquement à la drogue, à la violence et à des comportements déviants. Les reportages sensationnalistes se multiplient, renforçant les préjugés et la peur autour de cette culture émergente.

Face à cette exclusion, la scène techno française est contrainte de se développer dans la clandestinité. Les raves, ces fêtes illégales organisées dans des lieux abandonnés ou en pleine nature, deviennent le symbole de cette résistance. Elles permettent aux passionnés de se retrouver, de partager leur amour de la musique et de vivre une expérience collective intense, loin des regards réprobateurs.

Cette période d’exclusion ne dure qu’un temps. À la fin des années 1990, la French Touch, portée par des artistes comme Daft Punk, Air, Cassius connaît un succès international retentissant. La techno française s’impose alors sur la scène mondiale, forçant les institutions et le grand public à reconsidérer leur position.

Malgré un début difficile marqué par l’exclusion et la stigmatisation, la musique techno a réussi à s’imposer en France, devenant un genre musical majeur et une source d’inspiration pour de nombreux artistes. Cette période d’exclusion, quoique brève, a contribué à forger l’identité de la scène techno française, lui donnant sa force et son caractère unique.